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Qu'est ce qu'un mouvement de terrain ?

Les facteurs d’instabilité

Les mouvements de terrain en Martinique

Glissement de terrain en Martinique

Qu’est ce qu’un mouvement de terrain ?

Les mouvements de terrain regroupent l’ensemble des phénomènes qui mettent en mouvement des masses de terre de manière plus ou moins brutale. Ces déplacements peuvent être d’origine naturelle (pluie,. séismes…) ou humaine (terrassement, déboisement, rejet d’eau, .…). Les masses déplacées sont comprises entre quelques mètres cubes et un million de mètres cubes avec une vitesse lente (quelques millimètres par an) ou très rapide (plusieurs mètres par minutes).

 Les mouvements de terrain, qu’ils soient lents ou rapides, peuvent entraîner un remodelage des paysages. Celui-ci peut se traduire par la destruction de zones boisées, la déstabilisation de versants ou la réorganisation de cours d’eau et peuvent avoir un impact sur les constructions et vies humaines.

Les Mouvements Lents

Ils entraînent une déformation progressive des terrains, pas toujours perceptible par l’homme. Ils regroupent :

Glissements de terrain

Déplacement généralement lent d’une masse de terre sur une pente. Il peut être assez petit (talus de route) ou bien très grand (déstabilisation d’un morne).

Erosion des berges

Les berges sont déstabilisées à leur base par l’action des eaux qui s’écoulent dans la ravine. Cela entraine progressivement leur recul.

Retrait-gonflement des argiles

Certains sols argileux vont se rétracter en période sèche et gonfler en période pluvieuse ou humide. Ces déformations se manifestent par des craquelures/crevasses/fissures de dessication dans les terrains voire des fissures sur les habitations.

Les Mouvements Rapides

Ils se propagent de manière brutale et soudaine. Ils regroupent :

Chutes de bloc et éboulements

Détachement isolé ou en groupe d’une pierre et/ ou d’un bloc d’une falaise ou d’un versant. Le mouvement est soudain. En bas de pente, se forme un éboulis.

Coulées boueuses

Il s’agit de la mise en mouvement rapide et brutale de masse de terre dévalant une pente.

Lahars

 Mélange de débris végétaux et d’eau chargé de blocs s’écoulant à une vitesse rapide dans le cours d’une rivière et présentant un comportement fluide.

Le terme de mouvements de terrain regroupe donc des phénomènes variés aux mécanismes très divers et aux niveaux de dommages attendus inégaux.

Les facteurs d’instabilité
 

De manière générale, les principaux facteurs d’instabilité des mouvements de terrain sont classés en deux catégories :
– Les facteurs de prédisposition qui ne varient pas ou varient très lentement (rouge)
– Les facteurs déclenchants qui varient dans le temps, de quelques jours à quelques mois (gris)

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– nature du sol : caractéristiques physiques, chimiques et mécaniques dans une région donnée, incluant sa composition minérale, sa texture, sa capacité de rétention d’eau et sa perméabilité. Ces propriétés influencent sa capacité à soutenir la végétation, à laisser s’infiltrer l’eau ou à résister à l’érosion.

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– contexte hydrogéologique : interaction entre les eaux souterraines et les roches d’une région. Il est caractérisé par la présence, la qualité et la dynamique des eaux souterraines tels que la recharge, la décharge ou la capacité de mobilisation des eaux souterraines.

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– géomorphologie : branche scientifique qui se concentre sur l’étude de la forme, de la structure et de l’évolution des reliefs terrestres, comme les montagnes, les vallées, les plaines et les côtes. Elle analyse les processus géologiques, climatiques et tectoniques qui modèlent la surface de la Terre au fil du temps.

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– végétation : couverture végétale composée d’arbres, d’arbustes et autres plantes qui peut jouer un rôle crucial dans la stabilisation des sols, la régulation du climat local, la conservation de la biodiversité et la fourniture d’habitats pour la faune. 

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– Phénomène climatique : Evénement ou processus généré par  l’atmosphère terrestre sur une période de temps donnée, comme les tempêtes tropicales, les sécheresses, les cyclones, etc.

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– Facteurs anthropiques : Influences, activités ou actions résultant de l’activité humaine qui affectent l’environnement naturel. Des lacunes dans la conception, construction ou maintenance des infrastructures telles que les routes, les ponts, les barrages, les pipelines, peuvent accentuer le phénomène. 

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– Séisme : Secousse résultant de la libération soudaine d’énergie dans les profondeurs de la Terre, généralement causée par le mouvement des plaques tectoniques.

Les mouvements de terrain en Martinique
 

De nombreux mouvements de terrain (éboulements, glissements de terrain ou encore laves torrentielles), se produisent en Martinique chaque année, à raison de 1 à 5 par an et en nombre bien plus importants en cas d’évènements météorologiques.

Les derniers évènements ont également rappelé combien les mouvements de terrain peuvent générer des dommages matériels aux biens, aux infrastructures et aux activités. Ainsi, l’éboulement de Bellefontaine (1991) a entrainé la rectification du tracé de la route nationale RN2 par exemple. Les pluies de mai 2009 ont entrainé l’évacuation d’une quarantaine de maisons, la coupure de routes nationales, la rupture d’une canalisation d’eau potable alimentant le quart de la population de l’île.
Le glissement de Morne Calebasse a entrainé l’évacuation de plus de soixante habitations en 2011.

Le risque mouvement de terrain est fortement marqué en Martinique car l’île est caractérisée comme les autres îles volcaniques, par une altération importante, des reliefs escarpés et un espace limité concentrant les enjeux. Deux facteurs spécifiques accentuent encore le déclenchement possible de ces mouvements de terrain :
– En plus d’un climat humide, les Antilles sont soumis aux tempêtes tropicales et aux cyclones.
– La Martinique est située en zone V (risque maximum) de sismicité française. Or, les pluies et les séismes sont les deux principaux facteurs déclenchants de mouvement de terrain.

La spécificité de l’aléa « glissement de terrain » en Martinique

Des glissements de terrain majoritairement sur la côte Atlantique aux éboulements rocheux qui se concentrent surtout sur la partie nord et la côte Caraibe de l’Ile, les mouvements de terrain prennent différentes formes. Parmi les mouvements de terrain répandus en Martinique, LE GLISSEMENT DE TERRAIN est celui qui prédomine.

Les glissements de terrain sont étroitement liés à la présence d’argile typique des îles volcaniques. Au fur et à mesure des années, les roches volcaniques se sont dégradées en argiles sur parfois 15 à 20 m d’épaisseur.
Au-delà de certaines pentes, ces terrains argileux sont tout justes à l’équilibre et la moindre perturbation entraine leur rupture. Les fortes pluies par exemple (fréquentes pendant la saison cyclonique) s’infiltrent dans le sol argileux, augmentant son poids et réduisant sa cohésion, ce qui peut conduire à des glissements de terrain dévastateurs.

De plus, la concentration de routes et d’habitations sur de petits espaces rend ces zones encore plus vulnérables. En effet, l’urbanisation intense et parfois sans étude géotechniques préalable (je préférais : non respectueuse des règles de l’art) aggravent ce phénomène voire met en péril la sécurité des habitations et des infrastructures.

Les plus importants glissements connus en Martinique atteignent un volume de plusieurs centaines de milliers de m3 (L’épineux, Morne Macroix, La Médaille, Morne Calebasse, …).
En dehors des phénomènes de grande ampleur, des glissements superficiels de plusieurs dizaines de m3 se déclenchent très fréquemment sur la quasi intégralité du territoire martiniquais à chaque forte pluie.